La femme : modèle, muse, oeuvre d’art

Le nombre de figures féminines chez Rodin est impressionnant. Que cela soit dans les sculptures ou les dessins,la femme possède une place centrale chez Rodin. Il la dessine sans cesse, sans la quitter des yeux, comme l’explique Carine Prunet (Service des Musées de France Bureau de la diffusion numérique des collections) dans une courte présentation publiée en décembre 2010 sur la page Joconde consacrée à Rodin dessinateur (un lien « figures féminines » dans son résumé mène à une riche base de données des dessins de Rodin représentant des femmes).

L’artiste se place, à son époque, en précurseur dans sa manière de coucher son modèle féminin sur papier. Un rapport, intime, érotique, sexuel même, s’instaure alors entre l’artiste et son modèle. Auguste Rodin ne cachait pas son amour pour les femmes. Il se place, en osant demander à ses modèles des poses aguicheuses et très érotiques (jambes écartées, le sexe dévoilé, se déshabillant…), en totale opposition avec les normes académiques de son époque, comme le confirme la spécialiste des dessins d’Auguste Rodin, Christina Buley-Uribe dans le communiqué de presse de l’exposition « Rodin, les figures d’Eros, dessins et aquarelles 1890-1917 » qui s’est tenue du 22 novembre 2006 au 18 mars 2007 au musée Rodin.

Rodin lui-même se considérait comme un dessinateur, et cherchait à se rapprocher le plus possible de la réalité. C’est cette recherche de la nature qui le poussa à se consacrer bientôt uniquement au dessin de femme, nues, à qui il demandait de bouger, de danser, de se toucher, de se caresser. La femme devint pour lui l’unique modèle, l’unique raison, dont lui seul, grâce à la virtuosité de sa main de dessinateur, pouvait se saisir (Jean-Paul Monery, conservateur en chef de l’Annonciade, pour le dossier de presse de l’exposition « Rodin et la couleur »).

L.P.

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